Bonheur au travail
Savez-vous qu’un salarié heureux est 6 fois moins absent, 35 % plus productif et 9 fois plus loyal envers son entreprise ? Plus qu’une douce utopie, le bonheur au travail constitue un véritable levier de performance. Décryptage de cette nouvelle approche du management.
Depuis plusieurs années, le bonheur au travail s’impose comme une thématique phare du management à travers le monde. Née aux Etats-Unis, cette tendance s’invite de plus en plus dans les grandes entreprises et devrait également susciter l’intérêt des PME.
Favoriser le bien-être
Concrètement, le bonheur au travail passe d’abord par le bien-être en entreprise. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), il s’agit d’un « un état d'esprit caractérisé par une harmonie satisfaisante entre, d'un côté, les aptitudes, les besoins et les aspirations du travailleur et, de l'autre, les contraintes et les possibilités du milieu de travail ». L’entreprise est donc invitée à mettre en œuvre tout un ensemble de mesures susceptibles de favoriser l’épanouissement de ses collaborateurs.
Cette ambition a donné naissance à un nouveau métier : le Chief Happiness Officer (CHO), ou « responsable du bonheur » en français. Inventé par Chade-Meng Tan, ingénieur logiciel au sein de la société Google, le concept s’est développé dans la Silicon Valley avant de conquérir le reste du monde. Au Maroc, la fonction a fait son apparition depuis quelques années, notamment dans le secteur tertiaire. Son objectif est de faciliter la vie des employés pour les amener à mieux travailler : tisser des liens entre eux, adapter les horaires, permettre la mobilité, favoriser l’évolution de carrière, maintenir la cohésion, etc.
L’Observatoire Marocain du Bonheur
Créé en 2015, l’Observatoire Marocain du Bonheur est une association qui mène régulièrement des études sur le bonheur au Maroc. Son objectif est d’accompagner les différentes parties prenantes, dont les entreprises, à mieux cerner cette question. En 2017, l’Observatoire a ainsi publié la première « étude nationale sur le bien-être au travail », en partenariat avec le cabinet OpinionWay. Parmi les résultats, il apparaît que 12 facteurs impactent principalement le niveau de bien-être au travail :
- la quête de sens ;
- la maîtrise des tâches ;
- l’équilibre entre privée et vie professionnelle ;
- la rémunération et les gratifications ;
- le niveau d’autonomie et de responsabilité ;
- l’ouverture sur l’extérieur ;
- la sécurité et la salubrité de l’environnement de travail ;
- le support de la hiérarchie et l’entraide des pairs ;
- la transparence et la pérennité organisationnelle ;
- la possibilité d’avancement et l’expression de son potentiel créatif ;
- la moindre difficulté physique des tâches à accomplir ;
- l’ambiance de travail.
Retrouvez l’ensemble des résultats sur le site de l’Observatoire :
http://www.omb.ma/resultats-de-letude-sur-le-bien-etre-au-travail/
Conseil d’expert
« Les missions du Happiness manager sont complexes et nécessitent beaucoup de temps et d’investissement. En effet, il ne suffit pas d’offrir des massages et de faire du team building ! Le but est surtout de travailler à la mise en place d’une culture de travail positive et bienveillante, d’améliorer les relations et de créer du lien. Cela signifie que l’on doit être au cœur des changements de l’entreprise, pour accompagner les collaborateurs de manière collective, mais aussi individuelle, à bien vivre et adhérer aux changements. L’objectif est de veiller à ce qu’aucun obstacle ne puisse entraver le travail des salariés. »