Une industrie dynamique en quête de nouveaux défis
En quelques décennies, le Maroc est devenu une destination attractive et compétitive du secteur automobile en se hissant aux standards mondiaux. Étape par étape, le pays a su développer son industrie en se dotant d’une vision à long terme et en créant des synergies gagnantes autour de politiques volontaristes. Comment le « Made in Morocco » s’est-il imposé sur ce secteur hautement concurrentiel ? Quels défis lui reste-t-il à relever ?
Des indicateurs au vert
Les chiffres du secteur automobile traduisent une dynamique spectaculaire et prometteuse. Avec un chiffre d’affaires à l’export de plus de 70 milliards de DH en 2019, le secteur représente un peu plus d’un quart (27%) du total des exportations du Royaume, loin devant les phosphates. En 2019, le nombre de véhicules automobiles produits au Maroc s’elève à 394 652 unités contre un peu moins de 60 000 en 2011. Ce niveau de production consacre le Royaume en tant que leader africain dans le secteur de l’automobile. À l’horizon 2023, la capacité́ de production totale du Maroc est estimée à 700 000 unités par an. Sur le plan de la création d’emploi, là aussi les chiffres sont éloquents avec 116 000 emplois créés entre 2014 et 2018, soit 27% de l’ensemble des emplois industriels. Pour en arriver à de telles performances, le « Made in Morocco » a connu de nombreuses étapes.
Malgré l’impact de la crise COVID-19 sur ce secteur en 2020, la reprise sera certainement au RDV appuyée par le Plan de Relance Sectoriel qui a pour objectif de stimuler l’offre et la demande et d’accompagner l’investissement dans ce secteur.
Le développement de tout un écosystème
Dans le sillage des constructeurs, tout un écosystème composé de sous-traitants se met en place. On compte des fournisseurs internationaux majeurs comme Snop, Valeo, Takata, Lear, Saint-Gobain, Denso qui Suivent naturellement de nombreuses PME marocaines pour fournir au constructeur des pièces comme les jantes, tableaux de bord, pare-chocs… Ainsi des entreprises comme Dolidol, Afrique Câbles, Maghreb Steel, Induver, Floquet Monopole, CFD, Sinfa, Tuyauto, GPC… profitent de ce boom de l’automobile. À tire d’exemple, Afrique Câbles, filiale du groupe Ynna Holding, avec ses batteries électriques, devient un sous-traitant direct de chez Renault. Autre exemple avec Dolidol, filiale du groupe Palmeraie, qui produit des mousses techniques pour l’insonorisation.
Mais cette dynamique reste à consolider. Car malgré les performances affichées, le Maroc doit faire face à un contexte mondial en forte mutation. Les exportations du pays ne se classent encore qu’au 27ème rang au niveau mondial et subissent une forte concurrence, notamment des pays de l’Europe de l’Est ou de la Turquie.
Les 4 grands défis de l’automobile au Maroc
Tout l’enjeu, à terme, pour le Maroc, consiste à transformer les contraintes qui pèsent sur cette industrie en opportunités de business et de développement. Sur un secteur automobile à la croisée des chemins, quatre grands défis majeurs se présentent.
Défi n°1 : développer l’intégration locale
Il est essentiel que le Royaume intègre et développe un écosystème local pour créer des emplois et développer ses régions.
Défi n°2 : accélérer la montée en compétences
la main d’œuvre ne doit pas être uniquement dédiée à l’assemblage de pièces, connectiques ou autres composants. Le pays doit miser massivement sur la formation et le développement des compétences pour capter la richesse créée dans ce secteur.
Défi n°3 : diversifier les marchés d’exportation
pour les experts de la Société Financière Internationale (SFI) « la dépendance du Maroc à l’égard des marchés d’exportation européens accroît sa vulnérabilité aux changements à l'international ».
Défi n°4 : anticiper les mutations technologiques
l’industrie devra anticiper les grandes mutations technologiques et l’émergence de nouveaux types de véhicules en s’engageant dans les métiers de demain. Pour atteindre ces objectifs, le pays devra investir plus massivement dans la R&D.
Le secteur automobile, pilier économique national, semble être à la croisée des chemins. Le Royaume a toutes les cartes en main pour développer un écosystème performant reconnu à l’échelle mondiale. Le prochain Plan d’accélération industrielle 2021-2025 mettra en avant ces nouveaux gisements de croissance et les moyens pour en tirer profit.
Et demain, pourquoi ne pas imaginer une automobile 100% Made in Morocco conçue et fabriquée au Maroc ? Un véhicule électrique économique qui pourrait être exporté dans toute l’Afrique ?
La fabrication de véhicules hybrides ou 100% électriques va être multipliée par six d’ici à 2025 pour atteindre les 4 millions de voitures, soit 22% de la production totale de l’industrie automobile européenne, contre 4% aujourd’hui.
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